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Les volcans en Ardèche

On se rend en Ardèche pour découvrir ses gorges et grottes, ses lacs et rivières, mais aussi ses villes et villages de caractères. Parmi les lieux naturels incontournables en Ardèche, il y a aussi les jeunes volcans dont les coulées basaltiques émises il y a quelques dizaines de milliers d’années façonnent les paysages des Monts d’Ardèche.

Retrouvez dans cet article trois des jeunes volcans à ne pas manquer pendant votre séjour au camping le Ranc Davaine, au cœur du parc naturel régional des Monts d’Ardèche.

Coupe d’Aizac et coulées basaltiques

Parfois comparé à l’Etna, le volcan sicilien, celui de l’Ardèche est de type strombolien et s’élève à 808 m d’altitude. La coulée basaltique de la Coupe d’Aizac se caractérise également par sa structure en prismes remarquables. Le site est le paradis des randonneurs et en particulier des amateurs de paysages volcaniques ou insolites.

Sur le sentier, les visiteurs pourront identifier facilement de nombreuses scories. La présence de ces roches particulièrement légères marquent une activité explosive du volcan assez dynamique. Toujours le long du sentier, on remarque aussi des amas de lave apparents.

Comme sur d’autres volcans en Ardèche, les visiteurs ont en outre la chance d’observer plusieurs types de granite, en particulier le granite migmatite. L’altération de cette roche dure la transforme en arène granitique – les roches se transforment en argile tandis que le quartz présent résiste – que l’on appelle localement « sisa » ou « gore ».

Le parcours est aussi une formidable occasion d’étudier divers processus géologiques. Ainsi, à la base, la couleur est plutôt noire. Puis, plus on se rapproche du sommet, cette couleur va tendre davantage vers le rouge. À l’approche du point de sortie de cheminée, les scories rouges s’accompagnent la plupart du temps de lapilli, de petites pierres poreuses projetées par les volcans en éruption, auxquels s’ajoutent des cendres volcaniques et paquets de lave de tailles variées.

Volcan du Souilhol

Le volcan du Souilhol est lui aussi de type strombolien. Il est lié à la phase terminale de la série éruptive des volcans du Bas-Vivarais dont les phases explosive puis effusive sont à l’origine de deux coulées basaltiques. Le volcan s’élève à 680 m d’altitude, et se situe sur la ligne de crête séparant les vallées de l’Ardèche et du Lignon. À noter également que le Souilhol se situe dans le même axe que le Maar Doris et les Gravennes de Thueyts et Montpezat.

Quand on est en présence d’une continuité d’autant d’appareils volcaniques, c’est que des fractures dans le socle ont permis la remontée du magma. À la différence d’autres volcans en Ardèche cependant, le Souilhol se caractérise par la fluidité et surtout la température particulièrement élevée de sa lave, pouvant atteindre jusqu’à 1 200°C. Ce sont au demeurant des caractéristiques communes aux volcans hawaiiens.

D’ailleurs, parmi les différentes bombes volcaniques « nées » de cette lave pulvérisée, on retrouve de fin filaments de roches, nommés ainsi en référence à la déesse hawaïenne du feu.

Deux coulées ont été produites au cours de l’activité effusive de ce volcan ardéchois. La première coulée, orientée sud-est, s’est déversée dans la vallée du Lignon avant de rejoindre la vallée de l’Ardèche. La deuxième, orientée nord-ouest, s’est divisée en deux, encerclant le village de Neyrac-Haut et butant contre la montagne.

Maar Doris et Mofette

Le maar Doris est un volcan phréatomagmatique à cratère comblé. L’âge relativement récent du volcan est à l’origine du refroidissement de la lave en profondeur, ce qui n’est pas sans lien avec la mofette de gaz carbonique. La remontée de ce gaz carbonique à la surface pourrait vraisemblablement être dure aux mêmes fractures ayant permis les remontées du magma.

Le maar Doris s’inscrit dans la série des derniers épisodes volcaniques du Bas-Vivarais. Il est niché au cœur de la vallée, dominé par le volcan du Souilhol. L’explosion phréatomagmatique est causée par la rencontre du magma avec une source d’eau souterraine est à l’origine de l’explosion phréatomagmatique. Maar est une expression allemande désignant un cratère volcanique parfois rempli par un lac ou envahi par la mer.

En ce qui concerne ce volcan ardéchois en particulier, le site n’a été reconnu comme un maar qu’assez récemment. Plusieurs indices permettent cependant de conclure dans ce sens. Ainsi peut-on observer notamment des produits phréatomagmatiques – composés principalement de granit et de gneiss – en bordure de la route avant l’entrée dans la station ainsi que derrière l’établissement thermal. Le glissement des débris accumulés sur les bordures du cratère a contribué à combler le cratère de maar.

À cela s’ajoutent l’effet des sédiments qui s’étaient déposés lentement au fond d’une « dépression marécageuse ». On constate aujourd’hui que les eaux minérales de la région correspondent aux eaux non filtrées depuis la surface, le long de grandes fractures. Réchauffées en profondeur, ces eaux sont mêlées à du CO2 qui provient de la partie supérieure du « manteau terrestre », et remontent en surface également, le long des mêmes zones de fractures.La mofette de gaz carbonique est une autre particularité du site, c’est une caractéristique que l’on voit assez rarement en Europe en tout cas. Cela s’explique par le fait que le gaz carbonique remonte à la surface sans qu’il soit en contact avec de l’eau de surface. Toujours lié à ce phénomène singulier, on constate par ailleurs que de nombreuses sources minérales gazeuses associées au maar Doris contiennent beaucoup de bicarbonate de calcium qui, lorsque le CO2, se transforme en carbonate de calcium (calcite). La présence de cette calcite présente un intérêt géologique majeur, puisqu’elle consolide grandement les alluvions de l’Ardèche au point que celles-ci forment une sorte de béton naturel.